Bienvenue sur les traitements !
Qu'est-ce que c'est ?
Le terme de psychothérapies regroupe l'ensemble des moyens
psychologiques qui peuvent être mis en oeuvre dans un but
thérapeutique.
Les troubles graves du comportement mettant en danger le
sujet et son entourage relèvent de l'hospitalisation ou de
l'internement dans un hôpital psychiatrique.
Les états d'arriération et de démence comportent des mesures
d'éducation et d'assistance.
Les troubles névrotiques peuvent être traités par :
Le psychiatre si les symptômes sont sévères ou sont
susceptibles d'être soignés par une psychothérapie,
analytique ou non ;
Le médecin généraliste au moyen d'une attitude de soutien et
de médicaments : tranquillisants ou anxiolytiques,
antidépresseurs, neuroleptiques.
Le terme de psychothérapie a été créé en 1891 par Freud.
La psychanalyse et la psychothérapie classique sont bien
connues et stucturées.
D'autres techniques, plus modernes, ont été mises au point :
on en compte plus de 200 !
Parmi celles-ci : le psychodrame, la dynamique de groupe,
l'analyse existentielle, la non-directivité,l’hypnose, la
végétothérapie, l'analyse transactionnelle, la bioénergie,
le cri primal, la gesalt-thérapie, la méditation
transcendale, les groupes de recontre...
D'une façon générale, ces psychothérapies débordent
largement le milieu médical et sont orientées en fait vers
le "mieux-être". Elles donnent une place importante à
l'approche corporelle, à l'expression émotionnelle, à la
communication non verbale, aux actes, au travail en groupe.
Ces nouvelles psychothérapies utilisent beaucoup les apports
de la recherche ethnologique. en voici le détail :
La psychanalyse
La psychothérapie psychanalytique vise à comprendre la
genèse du symptôme et à rendre au patient l'énergie qui est
immobilisée par ses conflits inconscients. Une relation de
transfert s'établit entre le patient et le thérapeute. Ce
travail portant sur l'inconscient du malade ne peut être
entrepris avec succès que par un thérapeute qui a lui-même
vécu l'exploration de son propre inconscient : d'où la
nécessité d'une psychanalyse personnelle préalable pour le
thérapeute.
La psychanalyse est une analyse du "moi" effectuée dans le
but d'en renforcer la puissance en en modifiant les
structures. A la fois entreprise commune et combat du malade
et du psychothérapeute, la cure psychanalytique ne se
présente jamais comme une simple série de "consultations"
mais bien comme une aventure à deux.
Le psychanalyste devient ainsi une sorte d'agent catalyseur
qui attire sur lui et cristallise les sentiments confus dont
le patient vient de se décharger.
Ce phénomène de transfert représente une des phases
essentielles de la cure psychanalytique.
La psychanalyse implique le plus souvent, pour être
couronnée de succès, l'engagement sincère du malade,
engagement auquel il tentera à diverses reprises de se
dérober mais qui, en fin de compte, restera effectif
jusqu'au bout.
Plusieurs écoles existent
Celles de Jung, Bleuler, Adler sont moins pansexualistes que
celle de Freud. Mais toutes sont fondées sur le même
principe, c'est-à-dire sur la prospection de l'inconscient.
La plupart des psychanalystes se réclament de Freud mais
cela ne les empêche nullement dans leur pratique de tenir
compte des apports des autres théoriciens et de leur propre
inspiration car la psychanalyse, que tout dogmatisme
rendrait stérile, exige de la part du psychanalyste un
engagement personnel.
Indications
Les psychoses se situent en général hors de son champ
d'action.
C'est surtout dans les névroses que les chances d'accéder au
noeud du conflit sont les plus nombreuses.
Il se peut que la cause reconnue comme telle par le patient
et le psychothérapeute ne soit pas la vraie cause et ne
représente qu'un compromis choisi par les deux personnages
impatients d'en sortir. Le résultat risque alors d'être
éphémère.
En cas d'échec, on estime en général que l'inexpérience du
psychothérapeute, pourtant analysé lui-même avant d'entrer
en fonction, en est la cause. Mais la résistance du patient,
résistance involontaire puisqu'il s'est prêté au jeu, peut
également rendre la cure sans effet.
Le vrai problème est probablement la mauvaise conception que
peut avoir le patient de la psychanalyse. Ceci est dû en
grande partie aux nombreux psychanalystes chez qui la pensée
de Freud a développé la manie de l'interprétation et le goût
des mythes. Ceci est une erreur car si le psychisme reste
profondément marqué par les expériences de l'enfance, il ne
cesse d'acquérir, de rejeter, de se transformer tout au long
de la vie. Il reste soumis au mouvement de la conscience.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
La psychothérapie classique analytique
Dans une certaine mesure, la psychothérapie classique
constitue un terrain intermédiaire où se conjuguent les
méthodes de la psychanalyse pure, parfois trop théorique,
enfermée dans sa virtuosité, et un certain empirisme médical
dicté par le souci de guérir au meilleur compte et le plus
rapidement possible.
La psychothérapie analytique n'a pas l'ambition de dénouer
le conflit essentiel sur lequel est axée la vie de l'être
humain troublé. Pragmatique, elle tend à lui permettre de
jouir pratiquement d'un équilibre relatif, de s'accommoder
de ses particularités, même si elles restent marquées d'un
signe névrotique ou psychotique. Se limitant à un
aménagement du psychisme, alors que la psychanalyse a pour
but son objectivation totale, sa purification, par la
méthode de la catharsis (purification mentale produite par
l'extériorisation des conflits pathogènes), la
psychothérapie analytique peut être pratiquée dans les
psychoses, là où la psychanalyse proprement dite est
impossible en raison de l'altération des structures
mentales.
La psychothérapie est fondamentale dans la pathologie
psychosomatique. Nullement formelle, faite souvent de
tâtonnements et comportant l'engagement personnel du
médecin, elle aide le patient à se re-situer dans un monde
de nouveau cohérent à ses yeux.
Balint a mis en évidence l'engagement personnel du médecin
dans la psychothérapie analytique.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
La psychothérapie de groupe
Même lorsqu'il ne s'agit pas à proprement parler de
psychothérapie de groupe, il arrive souvent que la cure
n'ait pas pour unique objet le malade. Son entourage
immédiat se trouve toujours plus ou moins impliqué dans le
trouble dont il souffre. Chacun de ses proches devrait donc
être invité par le psychothérapeute à reconsidérer son
propre comportement et à essayer de rétablir des rapports
sain avec le malade. Cette psychothérapie familiale est
surtout indiquée lorsque le patient est un enfant ou un
adolescent. Les parents sont souvent aussi perturbés que
leur enfant.
Même si les parents ont une attitude qui paraît saine, il
est bon qu'ils opèrent un retour sur eux-mêmes afin de
collaborer avec le psychothérapeute.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
Le psychodrame
C'est en quelque sorte une "recherche de la vérité de l'âme
par l'action". Le jeu dramatique, improvisé par les acteurs
à partir d'un thème très simple, équivaut pour ceux qui s'y
livrent à une expression de soi, parvenant au même but que
la psychanalyse, et au choc dans la mesure où l'action en
public suscite une vive émotion chez ceux qui sont sur scène
ainsi que chez les spectateurs.
Le jeu donne aux acteurs la possibilité de restituer
l'énergie qu'ils plaçaient jusqu'alors dans l'imaginaire et
d'exorciser les mythes qu'ils portaient en eux. L'action
dramatique qu'il invente permet au malade mental de
représenter, d'habiter, c'est-à-dire de neutraliser les
personnages auxquels, dans sa folie, il reconnaissait un
obscur pouvoir. Il est, à son gré et tour à tour, son propre
père, son propre frère, son ami, son supérieur, son ennemi.
Il se taille un rôle dans ses fantasmes et la force de ces
derniers s'en trouve diminuée. Il retrouve ce qui l'a
traumatisé et en le revivant s'en libère.
Dans une deuxième phase, le psychodrame comporte la
participation du public qui est invité à commenter, à
critiquer le comportement des acteurs et à suggérer des
variantes ou des prolongements de l'action qui vient de se
dérouler sous ses yeux.
Il existe différentes formes de psychodrames : diagnostique,
didactique, pédagogique, analytique, individuel, familial,
de groupe etc.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
Les thérapies comportementales
Elles appliquent les données de la psychologie
expérimentale, en particulier les théories de
l'apprentissage, à la psychothérapie.
L'idée principale à la base des thérapies comportementales
est que pour une grande part les conduites
psychopathologiques humaines sont acquises en fonction des
interactions entre l'individu et l'environnement. L'analyse
des modalités d'acquisition et de maintien de ces conduites
permet de proposer des procédés thérapeutiques visant à
rétablir une relation positive entre l'individu et son
environnement.
Les principales applications sont le traitement des phobies,
des obsessions-compulsions, des dysfonctions sexuelles (sexothérapies),
des dépressions.
La médecine comportementale a permis de définir le courant
du biofeedback (ou rétroaction biologique) qui permet un
autocontrôle progressif de certaines fonctions
physiologiques perturbées. Cette technique donnerait de bons
résultats dans un certain nombre d'affections : crampes de
l'écrivain, céphalées de tension musculaire, migraines,
maladie de Raynaud, incontinence fécale des vieillards...
La prévention des rechutes dans l'infarctus du myocarde par
le contrôle du comportement hyperactif ou hyperagressif a
été proposée.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
Les techniques de relaxation
La méthode mère est le training autogène de Schultz.
Il s'agit d'une détente dite organismique, physique et
psychique, d'un système d'exercices physiologiques et
rationnels soigneusement étudié pour provoquer une
déconnexion générale de l'organisme. La visée est celle
d'une maîtrise de soi obtenue par un apprentissage
rigoureux, hors de toute relation agressive ou érotique.
D'autres méthodes de relaxations dites "découvrantes" sont
d'inspiration psychanalytique.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
La cure de sommeil
D'une façon générale, la cure de sommeil a pour but de
supprimer les états d'angoisse. Ses indications s'étendent à
presque toutes les psychoses aiguës et à différentes
névroses dont la dépression nerveuse. Le médecin y a recours
également pour soigner les affections psychosomatiques qui
résistent à la psychothérapie ordinaire.
La cure de sommeil résulte des travaux de Klaesi
(1922-1930).
A l'origine, elle consistait à endormir le patient 4 à 5
jours sans réveil. Il s'agissait d'une narcose profonde et
prolongée.
Actuellement, la cure de sommeil s'étend sur 10 à 15 jours à
raison de 15 à 20 heures de sommeil sur 24. Le médecin
utilise les hypnotiques divers et des tranquillisants.
Le patient est soumis au préalable à un examen clinique
minutieux ainsi qu'à certains examens complémentaires
(électrocardiogramme, reins, foie, poumons...).
La cure de sommeil ne consiste pas seulement à faire dormir
le malade n'importe comment mais à le faire entrer dans une
sorte de "palais du sommeil".
La cure apparaît comme une forme particulière de traitement
psychothérapique. Le malade pris en main par le
psychothérapeute doit avoir l'impression de dormir sous sa
protection. Le lieu choisi pour la cure doit être
confortable et calme. L'obscurité totale et le silence
absolu sont à éviter. Il est souhaitable que le malade
perçoive la rumeur du monde lointain. C'est cette impression
de s'être provisoirement retiré du jeu, de jouir en marge de
la vie d'une certaine immunité, d'une certaine
irresponsabilité, de briser par la liberté du sommeil, la
structure rigide des jours, qui permettra au malade de se
retrouver, de se régénérer mentalement.
Il n'est pas de sommeil sans rêve et cette plongée prolongée
dans le monde onirique va permettre au malade d'user ses
fantasmes, de découvrir peut-être le lien qui les relie.
Des effets néfastes sont possibles. les cures de sommeil
provoquent parfois chez certains malades des paroxysmes
anxieux plus ou moins dépressifs quelques jours après la
cure.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
Electrochocs : le retour en grâce ?
Tout le monde se souvient de Jack Nicholson subissant des
séances d’électrochocs dans "Vol au-dessus d’un nid de
coucou". Mais cette méthode n’est pas aussi barbare qu’elle
en a l’air. Il s’agit d’un traitement à part entière, très
efficace pour certaines formes de dépression. Quelques
précisions sur une technique qui fait peur.
Quelques images de films mythiques ont marqué les esprits.
Et les séances d’électrochocs sont devenues synonymes de
véritables séances de torture. Mais la réalité est bien loin
de la fiction ! Le véritable nom de cette méthode inventée
dans les années 30 est l’"électro-convulsivothérapie" (ECT)
ou la "sismothérapie". Une centaine de centres en France
pratiquent l’ECT, principalement des hôpitaux
universitaires.
Quand le courant soigne
De nombreuses études ont montré l’efficacité des
électrochocs pour certains troubles psychiques ! Mais son
usage est réservé à des indications particulières, telle que
la dépression résistante aux traitements. Dans ce cas, les
électrochocs semblent efficaces dans plus de 80 % des cas !
Elle est également indiquée dans les dépressions "ou le
risque vital est élevé", en clair, si les pulsions
suicidaires sont fortes. Elle serait même efficace dans la
prévention des rechutes dans la dépression récidivante ! En
outre, cette technique peut être utilisée dans certains cas
sévères de schizophrénie. Une thérapie type se déroule en 6
à 12 séances, sachant que la fréquence est de 2 à 3 séances
par semaine.
Les mystères de l’électricité
On ne sait toujours pas comment cela marche ! Dans le
détail, le courant électrique est envoyé durant 3 à 6
secondes dans le cerveau. Il provoque alors une sorte de
crise d’épilepsie qui dure 20 à 25 secondes. Et cela va
réussir à modifier "la plasticité neuronale". Le cerveau
fonctionne grâce à des milliers d’impulsions électriques
échangées par les neurones (on peut les mesurer grâce au
fameux electro-encephalogramme). La décharge va ainsi
stimuler les neurones et favoriser la mise en place de
nouvelles connexions. Ce qui va avoir un impact direct sur
certains troubles de l’humeur.
Un traitement sans risque !
Il est utile de rappeler que cette technique est sans danger
! D’abord, elle ne fait pas mal : le patient est sous
anesthésie. Il est même "curarisé", c’est-à-dire que l’on
lui administre un produit pour empêcher les contractions
musculaires potentiellement dangereuses. Ensuite, il faut
souligner que les chocs électriques ne provoquent pas de
dommages cérébraux : cela a été confirmé par les différentes
techniques d’imagerie cérébrale. Le seul risque est celui
lié à l’anesthésie générale. Les effets secondaires notables
sont des petits "trous de mémoire" juste après les séances.
Mais pas de panique, les souvenirs reviennent en quelques
jours. Et pas question de se voir imposer des électrochocs :
un accord écrit du patient est indispensable.
A l’heure où les antidépresseurs ont du plomb dans l’aile,
les électrochocs connaîtront-ils une deuxième jeunesse ?
Alain Sousa
La thérapie psychanalytique
A la fin du XIXème siècle, Freud, neurologue viennois fit
une découverte majeure en écoutant ce que lui confiaient ses
malades. Il avait compris le rôle déterminant de notre
inconscient et des conflits qui s’y déroulent depuis notre
petite enfance dans notre devenir existentiel, mais aussi
dans la formation des symptômes des diverses maladies de
l’esprit. Cette découverte lui a permis de mettre au point
une méthode d’exploration et surtout de résolution de ces
conflits : la cure psychanalytique.
Cette méthode permet de résoudre les conflits et les
résistances psychiques, grâce à une expression totalement
libérée.
Comment se déroule une cure psychanalytique ?
La cure psychanalytique consiste à mettre un patient dans
une position de relaxation, allongé, en dehors de la vue du
thérapeute qui se place en retrait pour ne pas troubler sa
libre expression.
Les séances se répètent très régulièrement, plusieurs fois
par semaine, 3 ou 4 en général... Et cette périodicité est
essentielle.
Le patient a la parole, il est invité à dire tout ce qui lui
passe par la tête. Mais cela n’est pas aussi simple qu’il y
parait : des résistances psychiques s’opposent au
déroulement libre de sa pensée par association d’idées.
La méthode consiste alors à réduire ces résistances pour
arriver à une expression totalement libérée. Pour cela, le
thérapeute fournit des interprétations de ce qui est dit,
oriente le cours des pensées, sans jamais donner de conseil
ou surtout d’injonctions. Il doit rester neutre mais
bienveillant.
Le thérapeute s’appuie sur la relation qui s’établit entre
lui et le patient, et dont Freud a montré qu’elle reproduit
toujours des modes de relation que le patient a connus avec
ses parents dans son enfance.
Qui peut suivre une cure psychanalytique ?
Tout le monde ne peut pas effectuer ce type d’analyse. Elle
suppose certaines qualités que le thérapeute doit apprécier
soigneusement avant de s’engager : souplesse du
fonctionnement mental, aptitude à l’introspection, à
l'expression verbale des contenus mentaux. Surtout, le
patient doit être persuadé que ses troubles ont leur origine
en lui, et non au dehors.
L’analyse peut être une simple occasion de se découvrir, de
s’épanouir personnellement. Le plus souvent, elle est
indiquée dans certains troubles psychiques. Elle s’adresse
avant tout aux troubles névrotiques, ces troubles
psychiatriques mineurs que l’on trouve chez de nombreuses
personnes. Il s’agit d’angoisses, d’inhibitions, de
tendances dépressives, des troubles sexuels, etc.
La cure psychanalytique est également utile dans les
problèmes plus graves, tels les troubles psychotiques, qui
sont de véritables maladies mentales. Néanmoins, la
psychanalyse reste encore au stade expérimental dans ce
domaine.
Elle peut également intervenir pour certains troubles
médicaux à déterminisme psychologique (psychosomatique),
mais elle exige alors un bilan médical préalable.
Les questions que l’on se pose sur la psychanalyse
Est-elle dangereuse ?
Non, une psychanalyse n’est pas dangereuse. Mais elle doit
être évitée chez certains sujets trop fragiles. Tous les
psychanalystes compétents sont capables de détecter ces
sujets et de leur déconseiller ce traitement.
Peut-elle entraîner la rupture des couples ?
Oui, dans certains cas la psychanalyse peut entraîner la
rupture des couples, mais seulement quand ces couples sont
fragiles, mal équilibrés.
Là encore, les analystes savent prévenir ces sujets des
risques qu’ils prennent.
Peut-elle entraîner un désordre des conduites, levée des
freins éthiques, voire rendre fou ?
Non. La psychanalyse ne vise pas à faire des rebelles. Elle
cherche à donner le maximum de liberté à des êtres
responsables, vivant en société et capables de s’y adapter…
Peut-elle déterminer une dépendance ?
Il est vrai que certains sujets s’attachent exagérément à
leur thérapeute, mais la psychanalyse considère ces cas
comme des échecs et de mauvaises indications. Elle vise au
contraire à l’indépendance des êtres, en premier lieu
vis-à-vis de leur thérapeute…
En pratique
Le coût de telles cures n’est pas négligeable. Les séances
coûtent entre 38 et 92 €uros. Selon les cas, elles peuvent
être remboursées par la Sécurité sociale.
La cure dure plusieurs années. C’est un long chemin qui
aboutit à une libération un épanouissement de la
personnalité, une augmentation de la créativité, à des
relations avec les autre plus équilibrées et harmonieuses.
D’éventuels symptômes maladifs disparaîtront dans la mesure
où ils résultaient de conflits inconscients qui auront été
résolus.
Dr Jean-Paul Relizere
Les psychothérapies verbales
Les psychothérapies verbales, également dites d’inspiration
analytique, sont très fréquentes. Elles permettent d’aider à
franchir certaines crises existentielles, sans aller aussi
loin que la psychanalyse.
La psychothérapie a longtemps consisté tout simplement à
traiter des malades en utilisant la parole. Tous les
médecins l’utilisent quotidiennement dans leur pratique, et
elle se base tout simplement sur le phénomène de la
suggestion et de l’écoute bienveillante. Mais cette pratique
courante est limitée dans ses résultats : elle est une aide,
souvent précieuse, mais ne guérit pas.
Freud a voulu aller beaucoup plus loin avec la cure
psychanalytique, mais il s’est vite aperçu que sa méthode ne
pouvait s’adresser à tous les malades. Certains ne
supportent pas la frustration liée à la cure, la solitude
qu’elle entraîne ou le silence relatif du thérapeute.
D’autres sont trop fragiles et risquent de décompenser,
c’est-à-dire de voir leurs symptômes s’aggraver brutalement.
Parfois, ils ne peuvent assumer la longueur de la cure, les
multiples séances hebdomadaires ou le coût du traitement qui
n’est pas toujours remboursé.
D’où l’idée d’adapter les découvertes de l’analyse à des
méthodes plus simples : ce sont les psychothérapies
d’inspiration analytique, elles sont beaucoup plus
fréquentes que les grandes cures types.
A qui s’adressent les psychothérapies d’inspiration
analytique ?
Les indications et les buts de ces psychothérapies sont les
mêmes que ceux de la psychanalyse encore qu’elles ne
permettent pas d’aller aussi loin dans la résolution des
conflits internes. Elles visent avant tout les crises
existentielles qui amènent des sujets jusque là équilibrés à
exprimer des troubles psychiques importants, leurs capacités
d’adaptation étant débordées. Le but est de les aider à
franchir cette crise.
Bien sûr, si les troubles affectent le corps, un bilan
physique préalable est indispensable.
Comment se déroule une psychothérapie analytique ?
Elle consiste en plusieurs entretiens d’une demi-heure
environ, une ou deux fois par semaine, voire un tous les 15
jours ou tous les mois. La position classique est le
face-à-face, position de la conversation.
Le sujet exprime ses problèmes, ses angoisses, ses
souffrances.
Le thérapeute est plus présent et actif que dans une
psychanalyse, plus participant.
Il cherche à expliquer les troubles et à modifier leur
appréhension par le patient, afin de les réduire.
En pratique
La durée de la cure est de quelques mois, voire une année,
rarement plus.
Le prix des séances est le même que celui de la cure type
(38 à 100 € par séance).
Dr Jean-Paul Relizere
Les thérapeutiques médicamenteuses en psychiatrie
Les troubles psychiatriques ont longtemps paru rebelles aux
médicaments. Mais en 1952, des savants français ont
découvert que certaines drogues avaient un effet sur le
psychisme. Commençait alors l’aventure des médicaments dits
psychotropes.
Des travaux considérables de l’industrie pharmaceutique ont,
depuis 1952, multiplié le nombre de psychotropes, en les
rendant toujours plus efficaces et mieux tolérés. Ces
travaux ont permis de surcroît de commencer à deviner les
mécanismes biologiques qui sont à la base des troubles
psychiatriques.
Deux notions importantes :
Ces médicaments n’ont aucune vertu curative. Ce sont en
quelque sorte des aspirines de l’esprit. Mais ce n’est déjà
pas si mal de soulager des angoisses ou de réduire les
dépressions comme de calmer des agités ou des délirants ;
Partout ces médicaments sont surconsommés. Les Français
détiennent d’ailleurs le triste record de la consommation
des psychotropes, devant tous les pays occidentaux. On en
prescrit chez nous autant qu’aux USA, pourtant 4 fois plus
peuplés, 4 fois plus qu’au Royaume Uni, 3 fois plus qu’en
Italie et en Allemagne ! Personne n’a pu expliquer ce
phénomène alarmant…
Plusieurs principes doivent être gardés à l’esprit : ne pas
prendre trop longtemps ces drogues et respecter les doses.
Inutile non plus d’associer deux drogues de même action.
Les antidépresseurs
Certains antidépresseurs sont dits psychostimulants. Ils
sont très appréciés des malades pour leur effet euphorisant,
mais ils ont souvent l’inconvénient de provoquer des
dépendances.
La plupart d’entre eux appartiennent à deux grandes classes
chimiques : les tricycliques, les plus actifs, mais moins
bien tolérés, et les inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine (IRS) qui sont actuellement de loin les plus
utilisés, car leurs effets secondaires sont modérés.
Conduite du traitement : attention, le début de l’action
antidépressive est retardé, de une à deux semaines environ.
Les traitements doivent être prolongés pendant 6 mois au
moins, pour prévenir des rechutes. On ne changera de
médicament qu’après deux mois. Et pour un médicament de mode
d’action différent.
Indications principales : les plus fréquentes indications
sont les états dépressifs réactionnels sur fond de névrose
et les états dépressifs graves dits mélancoliques, qui
imposent l’hospitalisation.
Les tranquillisants
Les tranquillisants appartiennent à deux classes, selon
leurs effets :
Les anxiolytiques qui réduisent le niveau de l’anxiété sous
toutes ses formes ;
Les sédatifs, qui calment l’agitation et portent au sommeil.
On les distingue encore selon leur rapidité et leur durée
d’action qui peut aller de 5 à 30 heures.
Indications : tous les états anxieux : les crises
d’angoisse, les attaques de panique, l’anxiété généralisée,
les troubles phobiques, les troubles obsessionnels
compulsifs.
Effets indésirables : ce sont des troubles de la mémoire,
mais surtout des états de dépendance, qui imposent une
prescription à durée déterminée, et un sevrage progressif.
La diminution du tonus musculaire fait craindre des chutes
chez les personnes âgées.
Les hypnotiques
Les hypnotiques induisent au sommeil pour des durées plus ou
moins longues. On utilise aujourd’hui surtout des
benzodiazépines, à effet hypnotique dominant. Les effets
indésirables sont identiques à ceux des tranquillisants.
Les neuroleptiques
Les neuroleptiques s’adressent aux psychoses. Ils ont
bouleversé le traitement de cette atteinte, permettant
notamment la réinsertion dans le tissu social des malades.
On distingue maintenant 3 types d’action parmi leurs
nombreuses classes chimiques :
L’effet sédatif, réservé aux états d’agitation ;
L’effet antipsychotique, réservé aux délires et
hallucinations ;
L’effet désinhibiteur.
Effets indésirables : états d’indifférence, syndromes de
type parkinsonien (tremblements) , contractures,
impatiences.
Les derniers neuroleptiques en date, dits atypiques, sont
mieux tolérés et plus actifs sur les états déficitaires.
Tous ces médicaments sont très utiles et permettent aux
malades et aux familles de franchir des périodes difficiles,
mais ils ne dispensent pas de thérapeutiques non
médicamenteuses, et de cures psychothérapeutiques, qui
permettent notamment d’éviter les rechutes.
Dr Jean-Paul Relizere
Les thérapies comportementales et cognitives
Les thérapies comportementales et cognitives ne visent pas à
modifier en profondeur l’ensemble d’une personnalité, à
travers une cure longue et contraignante. Elles ont pour but
de modifier un comportement qui gâche la vie de la personne.
Ces thérapies visent les comportements dont nous voudrions
bien nous débarrasser mais qui se répètent malgré nous,
échappant à notre volonté, ainsi qu’à toute démarche
logique. Par exemple le rougissement en présence d’un
interlocuteur, une angoisse dans les endroits clos, mais
aussi le tabagisme, la boulimie, etc.. Et ceci avec la
participation active du sujet.
Ces thérapies jouent sur deux registres complémentaires : le
comportement et la cognition, c’est à dire les processus de
pensée.
Les principes du traitement
On considère que ces comportements que l’on souhaite
éliminer ont été appris, (on peut tout aussi bien parler de
conditionnement, au sens pavlovien) de façon défectueuse, à
partir d’une situation donnée. Cette situation jouera
ensuite un rôle de signal déclenchant, durant toute la vie,
si l’on ne fait rien...
Et bien on part ici du principe que ce qui a été appris
peut-être défait, ce qui permettra de substituer un nouvel
apprentissage au précédent, mieux adapté. Ceci avec l’aide
du thérapeute qui sert de modèle et de guide tout à la fois.
D’où des exercices concrets, qui consisteront à affronter la
situation en cause progressivement pour se désensibiliser en
quelque sorte. Ceci se fera en compagnie du thérapeute, le
travail se poursuivant ensuite dans des exercices quotidiens
solitaires.
Mais on associe toujours à ces expériences correctrices une
action sur la cognition c’est-à-dire sur les processus de
pensée. Car un comportement est toujours déterminé par un
schéma de pensée, toujours immuable. On pense par exemple,
"si je lui parle, il va mal me juger" et le comportement de
blocage suit..
On va donc chercher à faire prendre conscience au sujet de
ces dialogues intérieurs rigides qui précèdent le
comportement contre lequel on veut lutter. Cela permet
ensuite de les modifier.
Comment se déroulent les séances ?
Les séances associent des exercices pratiques de
déconditionnement en présence du thérapeute. Le sujet doit
affronter la situation qu’il craint, progressivement. Le
thérapeute l’accompagne et lui sert de modèle en ce qui
concerne le comportement qu’il faudrait avoir. Le processus
d’imitation entre en jeu.
On utilise aussi le jeu de rôles, et souvent la relaxation
musculaire.
Entre les séances, le sujet doit se livrer à des exercices à
titre personnel, en se donnant des objectifs, par exemple
parler en réunion, demander son chemin dans la rue... en
évaluant ses progrès.
La partie cognitive du traitement comporte une analyse des
schémas de pensée responsables du comportement déviant. On
propose des représentations mentales d’un autre modèle,
mieux adapté. On fera anticiper la réaction négative au
sujet en lui apprenant à dire stop dès qu’elle apparaît.. On
opposera le raisonnement logique à des processus
irrationnels.
Les indications :
Les indications des thérapies comportementales et cognitives
sont :
Les troubles anxieux en général et leurs diverses
manifestations psychiques ou physiques ;
Les phobies simples, les phobies sociales : agoraphobie ou
claustrophobie, les attaques de panique, le trac, troubles
obsessionnels compulsifs ;
Toutes les affections liées au stress, y compris les
affections psychosomatiques ;
La boulimie, les troubles sexuels et les problèmes de
couple.
En pratique
Les séances durent en principe 45 minutes. Elles se répètent
toutes les semaines pendant une dizaine de mois et coûtent
entre 30 et 130 € selon la qualification des thérapeutes.
Dr Jean-Paul Relizere
source : http://www.doctissimo.fr et Eternal