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Bienvenue sur l'Indemnisation en France !
Droit à
l'indemnisation
La
Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions
peut indemniser la victime ou ses ayants droit en cas de
décès sous certaines conditions concernant:
le délai de saisine,
les faits générateurs des dommages,
le lieu de l’infraction et la nationalité de la personne
lésée,
la faute de la victime,
la nature et la gravité du préjudice.
Délai de saisine de la CIVI
Il est de 3 ans à compter de la date de l’infraction. Il est
prolongé d’un an à compter de la date de la dernière
décision pénale. La Commission a cependant la possibilité en
cas de motif légitime de prolonger les délais prévus
ci-dessus.
Faits générateurs des dommages
Le demandeur doit prouver que le préjudice subi résulte de
faits, volontaires ou non, présentant le caractère matériel
d’une infraction. La loi s’applique donc aux actes
volontaires comme aux comportements d’imprudence ou de
négligence de l’auteur de l’infraction. Dans le cas d’une
atteinte aux biens, le fait doit être qualifié de vol,
d’escroquerie, d’abus de confiance, d'extorsion de fonds ou
de destruction, de dégradation ou de détérioration d'un bien
. Par ailleurs, sont exclus les dommages résultant d’actes
de terrorisme, d’accidents de la circulation survenus sur le
territoire français et d’actes de chasse.
Lieu de l’infraction et nationalité
Si l’infraction a été commise sur le territoire national
(France métropolitaine, départements ou territoires
d’outre-mer) peuvent être indemnisés: les personnes de
nationalité française, les ressortissants d’un Etat membre
de la Communauté européenne, les personnes de nationalité
étrangère en séjour régulier au jour des faits ou de la
demande présentée à la Commission. Si l’infraction a eu lieu
à l’étranger, seules les personnes de nationalité française
peuvent bénéficier d’une indemnisation.
Faute de la victime
La faute de la victime peut exclure ou réduire
l’indemnisation. A titre d’exemple, la faute pourra être
retenue en cas d’imprudence, d’injures proférées, de
participation à une bagarre ou à une activité délictueuse.
La faute est opposable aux ayants droit de la victime
décédée.
Nature et gravité du préjudice
Deux situations totalement différentes se présentent.
Atteintes graves à la personne La personne lésée peut
obtenir la réparation intégrale des dommages qui résultent
des atteintes à la personne dans la mesure:où les faits ont
entraîné la mort, une incapacité permanente ou une
incapacité totale de travail personnel égale ou supérieure à
un mois, ou bien s'ils constituent une infraction de viol ou
d’agression sexuelle. La CIVI tient compte des prestations
versées par les organismes sociaux, mutuelles, entreprises
d’assurances... Le préjudice vestimentaire ou matériel n’est
pas admis.
Atteintes légères à la personne et préjudice matériel
résultant du vol, de l’escroquerie, de l’abus de confiance,
de l'extorsion de fonds ou de la destruction, de la
dégradation ou de la détérioration d'un bien.
Si la victime a subi un dommage corporel ayant entraîné une
incapacité totale de travail inférieure à un mois ou un
préjudice matériel résultant de l’un des sept délits
susvisés, l’indemnisation reste soumise à des conditions
strictes et limitée par un plafond. Pour être indemnisé à ce
titre, il convient de remplir les conditions supplémentaires
suivantes:
avoir des ressources mensuelles inférieures à 1 223 euros
(au titre de l’année 2002) auxquelles s’ajoutent 147 euros
par mois pour les deux premières personnes à charge et 93
euros par mois pour les autres personnes à charge(conjoint,
descendant, ascendant), prouver que l’auteur de l’infraction
est inconnu ou insolvable, être dans l’impossibilité
d’obtenir une réparation effective et suffisante de son
préjudice par une entreprise d’assurances, un organisme
social ou tout autre débiteur, se trouver de ce fait dans
une situation matérielle ou psychologique grave à cause de
l’infraction. La victime peut alors bénéficier d’une
indemnité plafonnée à 3669 euros (maximum applicable en
France métropolitaine pour 2003).
La procédure à suivre est la même, quel que soit le type
d’indemnisation demandée. Elle consiste à saisir la
Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions (CIVI)
en lui présentant une demande écrite.
A qui s’adresser?
Une CIVI existe auprès de chaque Tribunal de Grande
Instance. La Commission compétente est: soit celle du
domicile du demandeur, soit celle du lieu de la juridiction
pénale saisie de l’infraction.
En ce qui concerne les infractions commises à l’étranger
contre des Français résidant à l’étranger, la Commission
compétente est celle du Tribunal de Grande Instance de
Paris.
Comment constituer la demande?
La procédure est engagée par une requête signée par la
personne lésée, son représentant légal ou son conseil. Elle
est, soit déposée, soit envoyée par lettre recommandée au
secrétariat de la Commission qui en délivre récépissé.
L’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire. La requête
doit contenir un certain nombre de renseignements et être
assortie de pièces justificatives.
Comment se déroule la procédure?
Dès la saisine de la CIVI, un magistrat instruit la requête
et vérifie les déclarations ainsi que les pièces produites.
La Commission et son Président disposent de pouvoirs étendus
fixés par la loi. Ils peuvent notamment se faire communiquer
copie des procès-verbaux constatant l’infraction et de
toutes les pièces de la procédure pénale même en cours. La
requête et les pièces justificatives sont transmises ensuite
par la CIVI au Procureur de la République et au Fonds de
Garantie afin qu’ils puissent présenter leurs observations
au plus tard quinze jours avant l’audience. Le demandeur et
le Fonds de Garantie doivent être convoqués au moins deux
mois à l’avance. Une demande de provision peut être
présentée devant le Président de la CIVI qui statue dans le
délai d’un mois à compter de la demande.
Après débats en audience non publique, la décision
d’indemnisation ou de rejet de la CIVI est notifiée au
demandeur et au Fonds de Garantie qui règle l’indemnité
allouée dans le mois qui suit cette notification. Un droit
d’appel est ouvert aux demandeurs et au Fonds de Garantie.
Cet appel doit être formé par l’intermédiaire d’un avoué
dans le délai d’un mois à compter de la notification du
jugement.
La requête du demandeur, adressée à la CIVI, doit contenir
les renseignements utiles à l’instruction de la réclamation.
Elle doit être accompagnée des pièces justificatives
indiquant notamment:
les nom, prénoms, date et lieu de naissance, profession,
nationalité et adresse du demandeur (joindre une copie de la
carte nationale d’identité, de la carte de résident ou de
séjour, du passeport etc.),
le lien de parenté avec la victime (joindre une copie du
livret de famille, acte notarié etc.),
la date, le lieu et les circonstances de l’infraction
(joindre le récépissé du dépôt de la plainte, toute pièce de
la procédure pénale etc.),
la juridiction qui a éventuellement jugé l’auteur de
l’infraction (joindre une copie du jugement),
la nature des blessures, la durée de l’arrêt de travail et
les séquelles éventuelles (joindre certificats médicaux,
arrêts de travail, expertise médicale),
les organismes sociaux publics ou privés dont relève le
demandeur et qui sont susceptibles d’intervenir (joindre une
copie de la carte de sécurité sociale),
les demandes amiables présentées et les actions en justice
déjà engagées ainsi que les sommes déjà versées au demandeur
(joindre les justificatifs d’indemnités journalières, de
pension, de rente, de versements de l’auteur, de
l’assureur…),
le montant de l’indemnité réclamée devant la CIVI.
Lorsque la demande d’indemnité concerne la réparation
d’atteintes légères à la personne ou du préjudice matériel
résultant du vol, de l’escroquerie, de l’abus de confiance,
de l'extorsion de fonds ou de la destruction, de la
dégradation ou de la détérioration d'un bien, la requête
contient de plus:
l’indication du montant des ressources du demandeur (joindre
l’avis d’imposition de l’année précédant l’infraction et de
l’année précédant celle où la CIVI est saisie),
les éléments établissant l’impossibilité d’obtenir
réparation par ailleurs (de l’auteur, d’une assurance…),
la description de la situation matérielle ou psychologique
grave résultant de l'infraction.
Source AIVI
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